Personnages clés de la Shoah

Chateldon 1883-Fresnes 1945
LAVAL Pierre
Officier et homme politique français

Originaire d’Auvergne, Pierre Laval, né en 1883 à Chateldon dans le Puy de Dôme, poursuit des études de droit et s’inscrit au barreau de Paris en 1907. Pendant la Première Guerre mondiale, il est député socialiste et se rapproche de Georges Clémenceau. De 1923 à 1940, il se trouve à la tête de la mairie d’Aubervilliers. Au cours des années suivantes son évolution le pousse à rejoindre la droite parlementaire. Il occupe différents postes de ministre et devient par deux fois Président du Conseil. Mais, il est écarté du pouvoir en 1936 et garde dès cette date une vive hostilité à l’égard du pouvoir.

Se prononçant contre la déclaration de guerre à l’Allemagne, l’ancien ministre se retrouve au premier plan de la scène politique après l’Armistice. Le 23 juin 1940, alors ministre d’Etat, il fait intervenir le vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain, vote qui a lieu le 10 juillet 1940 à Vichy. Il devient alors vice-président du Conseil. Persuadé de la victoire de l’Allemagne, il provoque la rencontre de Montoire entre Pétain et Hitler, le 24 octobre 1940, qui marque le début de la politique de collaboration.

Le 13 décembre 1940, Pétain le renvoie, mais, sur pression des autorités d’occupation, il revient au pouvoir le 17 avril 1942 et reprend la tête du gouvernement. Laval obtient du maréchal la mission de changer les institutions et de gérer les relations avec l’occupant. Pierre Laval, en cumulant la direction du gouvernement, les Affaires étrangères, l’Information et l’Intérieur, incarne cette fois le véritable chef de l’Etat. En 1942, il crée le Service du Travail Obligatoire et en 1943 la Milice. Il prend des mesures de répression à l’égard des Juifs. Ces choix politiques le rendent impopulaire parmi les Français.

Lorsque les Alliés se trouvent aux portes de Paris, les Allemands l’entraînent vers Belfort et Sigmarigen. Il se considère comme prisonnier. En mai 1945, Laval gagne l’Espagne par avion, mais il est remis aux autorités françaises le 1er août.

Condamné à mort le 9 octobre 1945, l’ancien député tente de s’empoisonner dans sa cellule. Il est exécuté le 15 octobre 1945 à la prison de Fresnes.

1909 - 1989
LEGUAY Jean
Préfet français

Né en 1909, Jean Leguay commence, dès 1932, une carrière préfectorale comme chef de cabinet du préfet de Haute-Savoie. En 1939, il succède à René Bousquet comme sous-préfet de Vitry-le-François.

Après avoir été le secrétaire général de la préfecture de la Marne, Jean Leguay devient, en avril 1942, le délégué de René Bousquet, secrétaire général à la Police. Il est l’interlocuteur des préfets lorsqu’ils demandent des instructions pour les rafles de Juifs. Il est présent à la conférence du 7 juillet qui prépare la rafle de 22 Juifs à Paris et participe à l’organisation des rafles de Juifs de l’été 1942. Il organise également le transfert des Juifs de zone libre vers le camp de Drancy. En décembre 1943, il est nommé préfet de l’Orne.

A la Libération, il est suspendu de ses fonctions et gagne les Etats-Unis. Revenu en France, après avoir été réintégré dans le corps préfectoral, il dirige une société privée à Suresnes. Le dossier constitué par Serge Klarsfeld permet à la justice d’inculper Jean Leguay, en 1978, de crime contre l’Humanité. Il meurt en 1989 avant que son procès ne soit ouvert.