Henri Minczeles, rescapé de la Shoah, est décédé le 10 mars 2017

Henri et son frère Roser à Paris en 1941. © Mémorial de la Shoah

Henri et son frère Roser à Paris en 1941. © Mémorial de la Shoah

Henri Minczeles est né en 1926 à Paris dans une famille juive polonaise immigrée. En 1941, le père d’Henri Minczeles est interné au camp de Pithiviers puis déporté par le convoi n’°6 du 17 juillet 1942. Il sera gazé à Auschwitz. Henri poursuit ses études à Paris auprès de sa mère et son frère, ils échappent à la rafle du 16 juillet 1942. Grâce à de faux-papiers et l’aide de deux femmes, Marie Ménérat, concierge, et Suzanne Leulier, ouvrière en maroquinerie, Henri demeure clandestinement à Paris et participera à la Libération de Paris le 25 août 1944. Il deviendra alors journaliste et passera par le Centre de Formation des Journalistes entre 1946 et 1948 avant de se marier en 1949 avec Léa Radacz, avec qui il aura deux enfants, Chantal et Alain.

Henri Minczeles était un militant acharné  de la mémoire. Dans l’ouvrage consacré au « Convoi 6 » pour la mémoire de son père Charles Szepsel Minczeles il écrit :

« Hitler est responsable de mon retour au judaïsme. C’est la raison pour laquelle je suis depuis plus d’un demi-siècle un militant de la mémoire, un chien de garde du souvenir. Je l’ai exprimé dans de nombreuses études et articles à la radio. J’ai écrit des ouvrages consacrés au judaïsme, à son histoire événementielle et à diverses idéologies et doctrines de la judaïcité. J’assiste depuis 1946 à la commémoration du soulèvement du ghetto de Varsovie. J’ai incité mes enfants et mes petits enfants à venir à cette manifestation du souvenir. Le reste est silence. »

Dès sa plus tendre jeunesse, Henri Minczeles participe activement au mouvement bundiste dont il devient une figure incontournable. Il présidera plus tard le Cercle amical Arbeter Ring. En 2000, Henri adhère à l’Association pour la mémoire des enfants juifs déportés du XVIIIe arrondissement. Il fut délégué au CRIF de 1979 à 2001 puis à la commission du souvenir du CRIF. Henri Minczeles était aussi un militant de l’Association des Fils et Filles des Déportés Juifs de France de Serge Klarsfleld.

Henri Minczeles nous a quitté le 10 mars 2017, ses obsèques auront lieu mercredi 15 mars à 14h30 au cimetière parisien de Bagneux. Toutes nos pensées vont à ses proches.

Livre : Une histoire des Juifs de Pologne, par Henri Minczeles

 

Henri Minczeles à Paris après-guerre

Henri Minczeles à Paris après-guerre

 

Dernière lettre de Charles Minczeles envoyée à sa femme et ses enfants le 16 juillet 1942 « Ne crains rien ma chérie. On ne tuera pas tant de Monde ».

Dernière lettre de Charles Minczeles envoyée à sa femme et ses enfants le 16 juillet 1942
« Ne crains rien ma chérie. On ne tuera pas tant de Monde ».