Poèmes après la viste du camp D’Auschwitz.


LES DEPORTES

Ils sont des hommes, des femmes, des enfants, des vieillards
Entassés pour plusieurs jours dans des wagons
Mais qu’elle est leur destination
Ils ne savent pas qu’ils sont devenus des bagnards.

Ils arrivent dans ces maisons de la mort
Dans les wagons, déjà, les plus faibles se reposent à jamais
Les plus forts sont sélectionnés, puis emmenés
Ils sont prisonniers, et ne perdent pas que leur or.

Ils sont rasés, humiliés, bafoués, déshonorés
Dans le froid, dans la neige, ils doivent survivre
Ils n’ont pour se protéger qu’un pyjama rayé

Certains s’accrochent encore à leur vie
Ils sont tiraillés par le désir de la nourriture
D’autres, n’ayant plus de forces, à la mort ont dit oui.


L’ENFER DES DEPORTES

Ils sont dans ces wagons,
Ils sont entassés par centaines dans ces wagons !
Ils ne savent pas qu’ils ne sont plus des hommes,
Ils ne savent pas que pour certains
C’est la mort qui les attend ;
Mais mourir de quoi ?
Certains mourront de faim
D’autres de fatigue
Et encore d’autres de maladie comme le typhus
Et d’autres encore les plus nombreux, seront sélectionnés
Et emmenés
Vers la mort immédiate
Vers la mort injuste
Et c’est en fumée qu’ils sont transformés.
Les âmes des milliers d’hommes sortent par les cheminées
Et vers le ciel
Se sont dirigées
Ils vont vers ces camps de l’enfer,
Ils vont par centaines, par milliers vers ces camps de l’enfer.


Coralie Mercier

Chant d’espoir

Ecoutez… Ecoutez les cris sourds, étouffés des enfants d’Israël… Ecoutez les pleurs des enfants d’Abraham… d’un peuple qui part en fumée. Regardez, ces nuées noires, chargées de craintes, ces regards apeurés qui se consument, ces sueurs froides qui s’évaporent…
Et là-bas brûle la barbarie.
Sentez, sentez la haine de leurs bourreaux, sentez comme elle flambe et enflamme cette forêt d’âmes dont le seul motif de condamnation était d’être juives. Sentez le sang qui a coulé. Touchez, touchez ces chaînes, comme elles sont froides, comme elles sont rêches, usées par les larmes, creusées par l’angoisse, détruites.
Et regardez là-bas la cruauté sur son trône !
Voyez cette étoile qui saigne. Ecoutez les balles qui sifflent. Sentez les corps qui brûlent.
Mais la gloire des tortionnaires est aujourd’hui foulée aux pieds, dans la poussière.

« Ma vengeance sera assouvie
Je tirerai l’épée, ma main les détruira
Tu as soufflé de ton haleine :
La mer les a couverts ;
Ils se sont enfoncé comme du plomb
Dans la profondeur des eaux »

Sept plaies s’abattront, la mer vous ensevelira, Israël vivra. Jusqu’à la fin du monde.

« Que ce lieu soit à jamais un cri de désespoir et un avertissement »


Elisabeth Fillion

In memoriam

Regarde-moi comme une pauvre vermine,
Toi, qui détermines tout par l’origine.
Comment te sens-tu, en me voyant passer ?
Moi qui sur mon dos n’en a pas assez…
Tu as dispersé ma famille dans les camps,
Et pour dire la vérité n’est mêle pas franc !
Sache que je partirai au ciel et toi sous terre…
C’est aussi clair que l’étoile que tu prends en repère.

Mon cœur et mon âme sont si purs
Et même s’ils ont perdu espoir
Ils voient tes plaies qui suppurent
Regarde ! tu t’enfonces dans le noir !

Tu aimes me voir souffrir, encore
Mes muscles sont si frêles que je m’effondre sous l’effort
Je mange ma gamelle comme une bête
Normal, tu ne m’as point donné de fourchette.
J’ai vu mes enfants partir à la douche
Et revenir sous une étouffante couche
De poussière qui, détruit presque tous
Les souvenirs… j’ai mal, j’ai mal… partout.

Mon cœur et mon âme sont si purs
Et même s’ils ont perdu espoir
Ils voient tes plaies qui suppurent
Regarde ! tu t’enfonces dans le noir !

Regarde toi, espèce de sous-homme !
Nous arriverons à notre maximum
En délivrant ce notre monde des juifs !
Déjà nous les avons captifs !
Hitler est ravi de l’organisation du camp.
« eh toi, nettoie-moi ce sang ! »
Allez, espèce de bête humaine
Tes tentatives de s’enfuir sont vaines…

De votre destruction nous sommes sûrs,
Et nous sommes pleins d’espoir !
Vois tes plaies qui suppurent !
Bientôt tu ne seras plus que cendre noire…

Sais-tu ce que j’ai fait de ta femme ?
Cette scène encore m’affame…
Je roderais encore cette nuit
Pour surveiller ceux qui ne sont pas au lit…
Et ta chère progéniture…
Elle servira à nettoyer les murs
Que tu encrasses de tes mains
Décidément tu n’es pas humain !!!

De votre destruction nous sommes sûrs,
Et nous sommes pleins d’espoir !
Vois tes plaies qui suppurent !
Bientôt tu ne seras plus que cendre noire…

Qu’avons-nous fait pour vivre cela !

Tu es simplement né… voilà !

C’est écrit « les juifs seront persécutés »

Et nous vous détruirons…

Jamais !
Nous sommes innocents et autant…

Vous avez mérité ce traitement !
Espèce insalubre indigne d’exister !

Les survivants diront ce qu’il s’est passé…

Nous effacerons les preuves de ce passage
Votre retour ne sera plus qu’un présage !!

Et bien puisque je vais mourir
Autant ne plus jamais mentir !
Cauchelars voleront sur les esprits
Et pour toujours délivreront nos cris
On se souviendra de cette période funeste
Et quand on découvrira nos corps dans les forests
Tu ne seras plus rien… emprisonné pour la vie
Et nos âmes viendront hanter tes nuits.

De votre destruction nous sommes sûrs
Elle arrivera tôt ou tard
Et malgré nos plaies qui suppurent
Nous sommes tous pleins d’espoir…

Car Mémoire sera véhiculée
Pour que Génocide ne soit jamais perpétré.


Mélissa Charlet