Dès l’automne 1939, Irène Némirovsky a placé ses filles dans le village bourguignon d’Issy-l’Évêque, où elle les rejoint en mai 1940. La déroute des Français lui inspire un ambitieux roman, drôle et amer, provisoirement intitulé Panique… Elle est convaincue d’écrire, sur ce sujet, son Guerre et Paix. Elle achève alors pour les éditions Albin Michel, qui continuent de la soutenir, une biographie de Tchekhov.

Mais, soumise aux interdictions du Statut des Juifs, son mari radié de la banque qui l’employait depuis quinze ans, elle est contrainte de publier sous pseudonyme dans l’antisémite Gringoire, telle « une dentellière au milieu des sauvages ». Quand, début 1942, même Gringoire cesse de l’aider, les Français ne lui inspirent plus que « haine et mépris ». Arrêtée le 13 juillet et conduite à Pithiviers, Irène Némirovsky sera déportée quatre jours plus tard, suivie de son mari
le 9 octobre. C’est à Denise et Élisabeth, leurs filles, qu’il appartiendra de veiller plus de soixante ans sur le manuscrit de Suite française…




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