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PARTIE III LA FIN DE L UNIVERS CONCENTRATIONNAIRE ET L ÉCROULEMENT DU IIIe REICH (HIVER-PRINTEMPS 1944-1945)

la capitale du Reich. En dix jours de combats l Armée rouge y perd au moins 15 000 hommes face à 90 000 soldats allemands, dont 45 000 vétérans du Volkssturm et 3 500 adolescents des Jeunesses hitlériennes. Le 30 avril, Hitler se suicide dans son bunker avant même la prise totale de la ville, le 2 mai. Le 7, l Allemagne capitule sans conditions à Reims, cérémonie répétée le 8 mai à Berlin.

LA DÉCOUVERTE DES CAMPS JUSQU À LA CHUTE FINALE DU IIIe REICH Les troupes soviétiques atteignent Majdanek, près de la ville polonaise de Lublin, le 23 juillet 1944 ; les troupes américaines, elles, entrent à Natzwei- ler-Struthof, en Alsace, le 23 novembre. Tous les détenus ont été évacués. Le 27 janvier 1945, les Soviétiques s emparent du complexe d Auschwitz. Ils découvrent seulement 7 000 détenus répartis dans les différents camps, qui tentent de survivre après l évacuation des autres déportés. Les troupes américaines, anglaises ou fran- çaises atteignent les autres camps de l Ouest au printemps 1945 : Buchenwald et Dora le 11 avril, Bergen-Belsen le 15 avril, Flossenbürg le 23 avril, Dachau le 29 avril, Neuengamme le 2 mai, Mauthausen le 5 mai. Les troupes soviétiques entrent dans Sachsenhausen le 22 avril, Ravens- brück le 30 avril, Stutthof le 9 mai. Les soldats alliés découvrent aussi une multitude de camps secondaires, camps annexes et Kommandos, dont certains noms sont autant cités que ceux des camps principaux : Ohrdruf, Vaihingen, Thekla, Gusen, etc.

rence de Yalta et que les Occidentaux livrent au même moment de dures batailles à l Ouest. À la mi-mars, après plus de deux mois de combats, les Alliés franchissent enfin le Rhin et déferlent sur la Ruhr, provoquant un effondrement de la résistance militaire à l Ouest, où près de trois millions de soldats sont bientôt faits prisonniers. La situation reste très différente à l Est, où les Allemands se battent jusqu au bout avec achar- nement, comme dans les poches encerclées de la Baltique ou dans la forteresse de Breslau. Après la bataille gagnée sur l Oder, du 16 au 20 avril, la prise de Berlin, où Hitler s est réfugié, devient inutile du strict point de vue des opérations militaires. Mais elle permet à Staline d accueillir les Alliés en vainqueur dans

LES DERNIERS AFFRONTEMENTS ET L OUVERTURE DES CAMPS

F in 1944, l armée allemande est encore une redoutable machine de guerre qui se défend remarquablement, contre-attaque régulière-

ment et lance même deux offensives majeures : le 16 décembre dans les Ardennes et le 6 mars en Hongrie. Mais cette ténacité, tant vantée par les généraux allemands dans leurs mémoires d après-guerre, ne peut pas cacher une diminu- tion continue de la valeur militaire des unités et des pertes de plus en plus importantes, avec 1,5 million de combattants tués en 1945. Le 3 janvier 1945, Américains et Britanniques passent à la contre-offensive dans les Ardennes. Le 12, l opération Vistule-Oder, combinaison de deux offensives distinctes menées par Koniev et Joukov, fait reculer de 500 km les lignes alle- mandes. Le 31 janvier, les Soviétiques sont sur l Oder, à 70 km de Berlin. C est déjà un succès majeur, alors que s ouvre, le 4 février, la confé-28 / 29

Paris (24/25 août 1944)

Vichy Lyon

Marseille Nice

Rome (4 juin 1944)

Budapest (15 février 1945)

Vienne

Belgrade

Sofia

Bucarest

Odessa

Ouman

Kiev

Lvov

Varsovie (15 janvier 1945)

Dantzig

Minsk

Smolensk

Moscou

Leningrad

Berlin

Dresde

Prague

Londres Torgau

Strasbourg

FRANCE

ESPAGNE

PORTUGAL

SUISSE

LUX.

BELGIQUE

PAYS-BAS ROYAUME UNI

IRLANDE

DANEMARK

SUÈDE

NORVÈGE

FINLANDE

ESTONIE

LETTONIE

LITUANIE

POLOGNE

TURQUIE

UNION SOVIÉTIQUE

ALLEMAGNE

TCHÉCOSLOVAQUIE

AUTRICHE HONGRIE

ROUMANIE (Août 1944)

YOUGOSLAVIE ITALIE

GRÈCE

ALBANIE (Novembre 1944)

BULGARIE (Septembre1944)

ALGERIE TUNISIEMAROC

Frontière du Reich allemand

Alliés

Etats neutres

Mur de l Atlantique

Régions sous contrôle allemand au moment de l Armistice

Zones libérées par les Alliés

Offensive des Alliées et débarquement

Jonction des troupes américaines et soviétiques à Torgau (25 avril 1945)

Carte de l Europe au printemps 1945

Novembre 1942

Août 1944

Juillet 1943

Juin 1944

© Mémorial de la Shoah

Le témoignage de Victor Klemperer

Dans son journal, le linguiste Victor Klemperer souligne qu à la fin de la guerre, la propagande nazie présentait dans la presse les Allemands comme les « victimes » des Alliés, affirmant que ceux-ci cherchaient à « les anéantir » et même à « les exterminer ». Cette propagande visait en fait à mobiliser les Allemands jusqu au bout, à susciter un élan héroïque de résistance afin d échapper à un « anéantissement total ».

« 11 juillet 1944, mardi en début de soirée Éditorial de Goebbels dans le Reich du 2 juil- let : Menons-nous une guerre totale ? Ton de désespoir. Chacun doit se sentir en danger de mort puisque, d après Goebbels, l ennemi veut purement et simplement exterminer tous les Allemands. C est la raison pour laquelle chacun doit vraiment tout donner, renoncer vraiment à tout, vivre dans des conditions aussi primitives que ceux qui ont tout perdu sous les bombes. Nous ne devons en aucune façon nous accorder de faux ménagements »

« 3 mai 1945 Au repas de midi, Asam nous a dit qu Hitler était mort, et le sombre Staringer, notre vis-à-vis ici, qui a cloué la chaussure d Eva mais maintenant, c est la mienne qui baille comme une huître ! , l a répété avec une grande certitude, la radio (laquelle ?) l aurait annoncé sans autre précision. Mais Asam a raconté aussi, en ajoutant que lui- même n y croyait pas, que des officiers auraient hier encore assuré avec la plus ferme conviction que le tournant allait venir dans quinze jours, qu il partirait d Obersalzberg et se produira grâce à la nouvelle arme . Impossible de retirer ça des crânes, et il y en a encore qui y croient. La propagande a été une suggestion de masse bien trop puissante. »

Victor Klemperer, Je veux témoigner jusqu au bout. Journal 1942-1945, Paris, Seuil, 2000.

▲ Soldats américains, sur un char, entrant dans le camp de Mauthausen, en Autriche, devant une foule de déportés rescapés du camp, le 5 mai 1945. © Mémorial de la Shoah

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