Française

Chapitre 6 : David Golder

Irène Némirovsky a envoyé le manuscrit de David Goldersous le nom d’Epstein aux éditions Grasset, peu avant de donner naissance à une petite fille, Denise, France, Catherine,le 9 novembre 1929.

La presse et les critiques juifs – à l’exception de grands noms tels que Benjamin Crémieux ou André Maurois – apprécient diversement David Golder. La presse sioniste quant à elle, se distingue par sa virulence. Deux mois après la sortie de David Golder, Irène Némirovsky repousse les accusations : « On me taxe d’antisémitisme ? Voyons, c’est absurde ! Puisque je suis juive moi-même et le dis à qui veut l’entendre ! » Et la journaliste Nina Gourfinkel de conclure : « Antisémite, certes, Irène Némirovsky ne l’est pas. Aussi peu que juive. »

Julien Duvivier a choisi, pour son film qui sera l’un des premiers parlants du cinéma français, les acteurs Harry Baur et Paule Andral. Achevé le 9 novembre 1930,le film est projeté en avant-première le 17 décembre au Théâtre Pigalle. Paul Morand livre ses impressions au Figaro : « David Golder, excellent. Ce n’est pas une comédie photographiée au prix du moindre effort, c’est une création, et un des plus beaux films parlants. C’est aussi un grand voyage humain, du ghetto polonais au luxe de Biarritz, de la pauvreté à la richesse, de la vie à la mort. »

Irène Némirovsky rend dans ce roman, justice à son « malheureux papa », Leonid Borisovitch Némirovsky. Ce « petit Juif obscur » né à Elisavetgrad le 1er septembre 1868, aura été successivement garçon de course dans un hôtel, commis dans une fabrique de Lodz, gérant d’un entrepôt à Odessa, entrepreneur en allumettes et enfin financier. Irène prête à David Golder quelques-uns de ses traits – l’intrépidité dans les affaires, mais aussi la nostalgie d’une enfance juive.


Affiche de l'adaptation cinématographique de David Golder par Julien Duvivier. [1930]
© Fonds Irène Némirovsky / IMEC



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