Hommage à Léa Rohatyn, décédée dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 septembre 2022

Léa Rohatyn née SchwartzmanN, (1925-2022) 

Léa était née en 1925, en province, à Trinqueux près de Reims, dans une famille très nombreuse, une famille juive française très patriote.

Notre photo : Henriette et Michel Schwartzmann vivent à Tinqueux (Marne) avec leurs enfants : Suzanne, 22 ans, Léa, 18 ans, Simone, 16 ans, Robert, 15 ans, Antoinette, 12 ans, Jeanne, 11 ans, Pierre, 10 ans, Marcel, 7 ans, Maurice, 5 ans, Madeleine, 4 ans, Ginette, 2 ans et Marie-France, 11 mois. Tous sont arrêtés lors de la grande rafle des Juifs de Reims, transférés à Drancy et déportés ensemble le 3 février 1944 par le convoi n°67. Les deux filles aînées, Suzanne et Léa, sont les seules à avoir survécu. Léa Schwartzmann Rohatyn, rang du haut 2e droite – © Coll. Mémorial de la Shoah

Léa Rohatyn, Madame Rohatyn, comme on l’appelait dans sa communauté, s’est éteinte dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 septembre 2022. Léa était née en 1925, en province, à Trinqueux près de Reims, dans une famille très nombreuse, une famille juive française patriote.

Léa était la fille d’Henriette, née à Reims, le 24 novembre 1898 et de Michel Schwartzmann, né le 21février 1893 à Ouman dans l’Empire russe. Henriette et Michel Schwartzmann ont eu treize enfants : André, né en 1920, Suzanne, née le 15 juillet 1921, Léa, née le 20 mars 1925, Simone, née le 06 juin1927, Robert, né le 26 février1929, Antoinette, née le 08 avril 1931, Jeanne, née le 18 juin1932, Pierre, né le 29 novembre1933, Marcel, né le 05 septembre 1936, Maurice, né le 05 mars 1938, Madeleine, née le16 mai1939, Ginette, née le 09 août1941, Marie-France, née le 22 février1943, …

Toute la famille est arrêtée, sauf André, le 27 janvier 1944, puis déportée, de Drancy vers Auschwitz par le convoi N°67, le 3 février 1944. Seules, Suzanne et Léa reviennent de déportation.

André, résistant a été emprisonné en Espagne en tentant de rejoindre la France libre.

Après la guerre Suzanne part pour l’Australie et y fonde famille.

Léa reste en France, fonde une famille et travaille dans la fourrure avec son mari Monsieur Rohatyn.

Très active, vibrante Léa a témoigné et milité pour la mémoire de la Shoah surtout auprès des élèves des écoles juives. Elle a été une figure tutélaire de sa communauté, celle de la synagogue Rachi à Paris. Sioniste, juive pratiquante, Léa Rohatyn transmettait à chacun un enseignement de vie. Quel que soit l’âge de la personne à laquelle elle s’adressait elle savait trouver les attentions, les mots justes pour qu’ils habitent ceux qui les écoutaient. Malgré les tourments, malgré la souffrance, Léa était porteuse d’une force incommensurable, d’une intelligence extraordinairement profonde. Sa beauté, sa pudeur, son élégance frappante et sa dignité infaillible l’ont accompagnée jusqu’à son dernier souffle. Le témoignage de son expérience qu’il ait été donné entier où par bribes persiste en ceux qui l’ont connue.

Elle est désormais enterrée dans cette Terre d’Israël qui lui était si chère.