Hommage à Paulette Sarcey décédée ce Lundi 4 mai à Paris.

Paulette Sarcey née Szlifke, rescapée du camp d’Auschwitz-Birkenau, est décédée lundi 4 mai à Montreuil.

Photo : Paulette Sarcey, 1947
Crédit de la photo : Mémorial de la Shoah / coll.Sarcey

 

Paulette était née le 11 avril 1924 à Paris de parents juifs polonais fraîchement arrivés en France. Son frère Robert vient agrandir la famille en 1934.  La famille vit dans le XXème arrondissement de Paris. Paulette fréquente le patronage issu du mouvement progressiste juif proche de la MOI.

En 1940 à l’âge de 16 ans, elle rejoint les Jeunesses communistes et fait ses premiers pas dans la Résistance aux côtés d’Henri Krasucki et de Marcel Rayman. Avertie de l’imminence de la rafle du Vel d’hiv, Paulette a le temps de prévenir ses parents de se mettre à l’abri et d’emmener son frère à la campagne.

Paulette poursuit ses activités dans la Résistance jusqu’au mois de mai 1943 où elle arrêtée suite à un coup de filet des Brigades Spéciales de la Préfecture de Police avec de nombreux camarades. Incarcérée au petit Dépôt de la Préfecture de Police, violentée lors de son interrogatoire, Paulette est transférée à l’hôpital Rothschild où un médecin complaisant déclare qu’elle doit être opérée d’urgence.

A peine remise, Paulette est transférée au camp de Drancy où elle retrouve ses camarades. Tous sont déportés par le convoi 55 du 23 juin 1943 à destination du camp d’Auschwitz-Birkenau. Paulette reçoit le matricule 46650.

Après la quarantaine, elle est d’abord  affectée au Aussenkommando avant d’être transférée au Kanada-II  et dans divers kommandos. Au camp d’Auschwitz-Birkenau, elle assure la liaison entre son groupe issu des Juifs communistes parisiens et celui dirigé par Marie-Claude Vaillant Couturier.

Lors des marches de la mort en janvier 1945, elle est évacuée vers les camps de Ravensbrück puis de Neustadt-Glewe où elle est libérée le 2 mai 1945.

A son retour à Paris en juin 1945, Paulette retrouve ses parents et son frère Robert, qui ont survécu cachés toute la durée de la guerre. En 1947, elle épouse Max Swiczarczyk-Sarcey, un camarade rencontré au patronage et résistant actif au sein des FTP MOI.

Paulette Sarcey était Chevalier de la Légion d’honneur et décorée de la Médaille militaire.

Le Mémorial de la Shoah présente ses sincères condoléances à Michelle et Claude Sarcey, ses enfants, et à leur famille, et salue la mémoire d’une inlassable militante au sein de l’Association des Anciens Déportés Juifs de France aux côtés de d’Henry Bulawko, de l’UJRE et MRJ-MOI.

 

L’histoire de Paulette  est racontée dans l’ouvrage publié en 2015, Paula, survivre obstinément chez Tallandier.

 

Vous pouvez revoir son témoignage en Janvier 2018