La Maison d’Izieu

La Maison d’Izieu, ouverte par Sabine et Miron Zlatin dans l’Ain, a accueilli plus d’une centaine d’enfants juifs entre 1943 et 1944.

Les enfants de la maison d’Izieu, 1943. Mémorial de la Shoah/ Coll. OSE

Au matin du 6 avril 1944, les 44 enfants et sept éducateurs qui s’y trouvaient furent raflés et déportés sur ordre de Klaus Barbie, responsable de la Gestapo de Lyon. À l’exception de deux adolescents et de Miron Zlatin, déportés dans le convoi 73 vers les pays Baltes et assassinés à Reval (aujourd’hui Tallinn) en Estonie, le groupe fut déporté au camp d’Auschwitz-Birkenau. Seule une adulte, Léa Feldblum, survit. Tous les autres furent assassinés à leur arrivée.

Traqué et ramené en France par Beate et Serge Klarsfeld aidés de Fortunée Benguigui et Ita-Rosa Halaunbrenner, mères d’enfants raflés à Izieu, Klaus Barbie est présenté devant la justice française en 1987 à Lyon. Lors de l’instruction, Serge Klarsfeld retrouve dans les archives du Centre de Documentation juive contemporaine (CDJC), le télex de Barbie rendant compte de la déportation des quarante-quatre enfants.

Karen Taieb, responsable des Archives au Mémorial de la Shoah, nous explique en vidéo ce qu’est le télex d’Izieu :

Ce document est l’une des principales preuves qui permettront de condamner Klaus Barbie pour crimes contre l’humanité :

Ce procès ancre définitivement la rafle d’Izieu dans le paysage mémoriel français.

Au lendemain de ce procès, en mars 1988 se constitue autour de Sabine Zlatin l’association du « Musée-Mémorial des enfants d’Izieu ». Lieu de mémoire, d’éducation et de vie, le mémorial de la Maison d’Izieu a été inauguré en 1994 par le président de la République François Mitterrand, en présence de Sabine Zlatin, qui n’était pas à Izieu le jour de la rafle.

 

Les enfants de la maison d’Izieu, 1943. Mémorial de la Shoah/ Coll. OSE