« Approche de la communication non violente dans l’éducation des adultes dans les musées historiques et les lieux de mémoire » Projet Erasmus+

Depuis 2021, le Mémorial de la Shoah, en collaboration avec le Musée de l’Histoire des Juifs de Pologne POLIN (Pologne), le Mémorial Žanis Lipke (Lettonie) et le Fonds de l’Holocauste des Juifs de Macédoine (Macédoine du Nord) participe à un séminaire « Approche de la communication non violente en Projet d’éducation des adultes dans les musées historiques et les lieux de mémoire ». Le projet, qui fait partie du programme Erasmus+, vise à expérimenter le modèle de « communication non violente » dans le travail quotidien des équipes institutionnelles et, à travers lui, à activer le public adulte dans le domaine de l’élargissement de leurs connaissances sur la Shoah en Europe.

La « communication non violente » (CNV) est un modèle développé par le Dr Marshall B. Rosenberg, psychologue et militant pour la paix, dans les années 1960. Sa vocation est de favoriser le dialogue entre les peuples et de construire des sociétés fondées sur l’empathie et la prise en compte des besoins de chacun.

Le Mémorial de la Shoah a été invité à participer au projet par son porteur et initiateur, le Musée POLIN de Varsovie. La pratique des institutions partenaires montre que par la CNV, l’évocation des discussions sociales, souvent émotionnelles ou conflictuelles, chargées de contextes politiques difficiles, de stéréotypes, nécessite une attention particulière.

Au cours des séminaires, qui étaient déjà au nombre de quatre (dont un en ligne), les membres du consortium échangent des expériences liées à des situations difficiles dans les relations avec les publics et s’exercent à utiliser le modèle de la CNV dans leur travail.

L’un des premiers séminaires, en février 2022, a eu lieu au Mémorial de la Shoah à Paris. L’équipe française était représentée par le responsable du service pédagogique et des membres de son équipe, ainsi que par le service des relations internationales. Les représentants des partenaires pratiquaient la CNV et discutaient des difficultés rencontrées avec le public dans le contexte français. Celles-ci comprennent, entre autres, les connaissances diverses des invités sur la terminologie liée à des concepts tels que la Shoah, le génocide, le nettoyage ethnique, ainsi que le phénomène des affrontements mémoriels autour de la Shoah entre divers groupes sociaux en France. Dans chacun des cas abordés, les participants ont tenté d’imaginer les émotions des visiteurs et les besoins qui se cachent derrière eux.

En savoir plus sur le séminaire de février au Mémorial de la Shoah à Paris

L’équipe du Mémorial de la Shoah a poursuivi l’approfondissement des connaissances et de la réflexion sur la CNV lors du prochain séminaire qui s’est tenu au Mémorial Žanis Lipke à Riga en juin 2022. Alors que la rencontre de Paris s’est achevée le 23 février, à la veille de l’agression russe contre l’Ukraine, le consortium a décidé d’inclure le contexte de la guerre en cours dans leurs débats. Le séminaire de juin à Riga a donc été consacré non seulement aux questions historiques et aux visites de sites historiques mais aussi au rôle de la CNV face à la guerre contemporaine et à la polarisation sociale qui s’opère dans ce contexte en Lettonie.

Les animateurs du Mémorial de la Shoah ont été ravis du contenu de ce séminaire. Ils ont trouvé des idées et des exercices utiles à diffuser au reste de l’équipe à Paris et à Drancy, mais aussi à mettre en œuvre avec les étudiants lors de visites et d’ateliers.

En savoir plus sur le séminaire de juin au Mémorial Žanis Lipke à Riga

La prochaine occasion de pratiquer le modèle CNV dans le traitement des visiteurs a été un séminaire au Centre commémoratif de l’Holocauste pour les Juifs de Macédoine à Skopje en septembre 2022. Les participants ont acquis une connaissance approfondie de la position complexe, historique et contemporaine de la Macédoine du Nord en la région des Balkans et en Europe. Le programme de formation s’est concentré sur la description du contexte historique du sort des Juifs macédoniens, dont 98% ont péri pendant la Shoah. La deuxième question clé était la manière dont l’histoire macédonienne influence les relations internationales contemporaines et les conflits de mémoire, y compris ceux autour de la Shoah.

« Les échanges ainsi que les présentations ont été très riches, et nous ont permis de mieux comprendre certains enjeux géopolitiques et mémoriels contemporains, notamment dans le contexte européen. Les différentes sessions de la CNV et une visite organisée sur les lieux de mémoire ont élargi notre regard et nos connaissances sur les manières dont chaque institution doit composer avec un passé ou une histoire nationale », explique Delphine Barré, coordinatrice au service pédagogique du Mémorial de la Shoah.

En savoir plus sur le séminaire de septembre au Centre commémoratif de l’Holocauste pour les Juifs de Macédoine à Skopje

La prochaine formation est prévue en avril 2023. Les partenaires se réuniront au Musée POLIN de l’histoire des Juifs polonais à Varsovie.

 

Projet cofinancé par la Commission européenne dans le cadre du programme Erasmus+. Le soutien de la Commission européenne à la production de cette publication ne constitue pas une approbation du contenu, qui reflète uniquement les opinions des auteurs, et la Commission ne peut être tenue responsable de l’utilisation qui pourrait être faite des informations qui y sont contenues.