Nouveau ! Cycle de conférences présenté par l’association Mémorial France nouveauté

À l’heure où l’Europe commémore les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’histoire redevient un enjeu majeur. Des récits glorieux et figés sont mobilisés pour justifier des dominations anciennes ou de nouvelles agressions. Face aux instrumentalisations politiques du passé, un groupe d’historiennes et d’historiens engagés dans le renouvellement de l’histoire de l’Europe centrale, orientale et de l’ex-URSS propose une série de conférences grand public. Leur but : rendre accessibles les acquis les plus récents de la recherche, issus d’années de travail sur les archives et les témoignages directs recueillis dans toute la région.

Ces interventions invitent à repenser la sortie de guerre à l’Est, au-delà des récits imposés, en redonnant leur place aux contradictions, aux mémoires refoulées, et aux réalités de l’après-1945. Interroger cette période, c’est éclairer les fractures toujours vives de notre présent. C’est aussi mieux comprendre comment les usages politiques de l’histoire continuent d’influencer les rapports de force en Europe aujourd’hui.

Ukraine-Pologne : Reconfigurer et nationaliser les frontières par le déplacement forcé des minorités (1944-1947)

5 novembre 2025, de 18h à 20h  – Entrée libre 

à l’auditorium Edmond J. Safra

Par Catherine Gousseff, Directrice de recherche au CNRS.

Après les importants déplacements de populations liés à la guerre, la reconfiguration des frontières occidentales de l’URSS entraîne des transferts massifs de personnes perçues comme étrangères, appelées à regagner leur nation d’origine. Entre la Pologne et l’Ukraine soviétique, agrandie par le rattachement de la Galicie orientale et de la Volhynie, un million et demi de personnes sont contraintes de partir vers l’Ouest ou l’Est. Cette conférence explore la manière dont Moscou a organisé ces échanges dans la période chaotique d’après-guerre et l’expérience humaine des populations déplacées.

Je prends ma place 

Rétablir la justice dans l’après-guerre (1944-1953)

26 novembre 2025, de 18h à 20h – Entrée libre

à l’auditorium Edmond J. Safra

Par Juliette Cadiot, Directrice d’études à l’EHESS (Centre d’études russes, caucasiennes, est-européennes et centrasiatiques).

Malgré leur violence, le régime soviétique et le gouvernement russe actuel affirment l’importance de la loi et des institutions légales, tout en restant méfiants à l’égard de l’État de droit. L’après-guerre illustre la tension entre légalité et contrôle exécutif, montrant comment le droit fonctionne comme mythe et force légitimante du pouvoir, parfois en contradiction avec le régime autoritaire. La conférence s’appuie sur des exemples concrets : formation des juristes, poursuites de criminels de guerre, législation contre le vol, etc.

Je prends ma place 

Apaiser les conflits et conquérir par l’image : le documentaire soviétique dans les États baltiques (1944-1953)

16 décembre 2025, de 18h à 20h – Entrée libre

à l’auditorium Edmond J. Safra

Par Irina Tcherneva, Chargée de recherche au CNRS.

L’occupation et l’annexion par l’Union soviétique des États baltiques, des territoires orientaux de la Pologne et des territoires roumains ont étendu l’activité de l’industrie cinématographique soviétique. Malgré l’interruption due à l’occupation nazie, le cinéma soviétique, dès la reconquête en 1944, a confronté les héritages politiques et sociaux, documentant les crimes de guerre, relayant la soif de justice et participant à la propagande visuelle dans des contextes de (re)conquête.

Je prends ma place 

A propos :

Ce cycle de rencontre est présenté par l’association Mémorial France, association à but non lucratif, régie par la loi du 1er juillet 1901 et le décret du 16 août 1901. Elle a été créée le 1er avril 2020. L’association a pour objet de soutenir la mémoire des violations des droits humains dans le passé et la défense des droits aujourd’hui dans les États de l’ex-URSS et de l’ancien bloc de l’Est, ainsi que d’enrichir la réflexion publique sur la violence institutionnelle dans les régimes autoritaires et illibéraux.