Personnages clés de la Shoah

Trieste 1904 - 1945
GLOBOCNIK Odilo
Responsable principal de l'extermination des Juifs dans le Gouvernement général de Pologne

Odilo Globocnik est né à Trieste le 21 avril 1904 dans une famille de fonctionnaires d’origines autrichienne et croate. Il adhère au parti nazi autrichien en 1931, et devient un leader radical dans les cellules provinciales du parti. En 1934, il entre dans la SS et devient député de sa région. Emprisonné plusieurs fois pour raisons politiques (le NSDAP, parti nazi, est interdit en Autriche), Odilo Globocnik représente, à sa libération, l’homme clé des relations entre Hitler et les nazis autrichiens.

Nommé chef du parti nazi de Carinthie en 1936, il est gauleiter de Vienne le 24 mai 1938. Déchu de ses fonctions pour spéculations illégales, il est remplacé par Josef Bürckel l’année suivante. Grâce à Himmler, il est nommé chef des SS pour la région de Lublin en Pologne en 1939.

Il occupe le rôle central dans l’organisation de l’opération Reinhard, en raison de sa réputation d’antisémite virulent. Dans ce cadre, il est responsable de l’extermination des Juifs polonais, de l’exploitation de la main d’oeuvre et de la spoliation des biens juifs. Responsable d’une unité spéciale de la SS, soumise à la seule autorité d’Himmler, Odilo Globocnik crée quatre camps d’extermination en Pologne : Belzec, Sobibor, Majdanek et Treblinka. Une fois l’opération Reinhard « accomplie », les camps de la mort sont démantelés. Près de 1.5 millions de personnes ont été assassinées. Le montant des biens spoliés durant la période de l’opération, du 1er avril au 15 décembre 1942, s’élève à 180 millions de reichsmarks. A l’issue de l’opération, Globocnik est envoyé à Trieste, avec son commando, et prend la tête de la SS pour la région de l’Adriatique.

A la fin de la guerre, Odilo Globocnik parvient à s’échapper et à retourner dans sa région natale. Arrêté le 31 mai 1945 par les Anglais, il se suicide.

Rheydt (Rhénanie) 1897 1945 Berlin
GOEBBELS Joseph
Ministre de la Propagande nazie

Né en Rhénanie en 1897, au sein d’un milieu modeste de religion catholique, Joseph Goebbels entame des études de philosophie à l’université de Heidelberg. Il obtient son doctorat en littérature allemande en 1922. La même année, gagné par les idées du national-socialisme, il devient le secrétaire de Gregor Strasser. Joseph Goebbels entre comme rédacteur, au mois d’août 1924, dans la revue hebdomadaire national-socialiste Völkische Freiheit, organe de combat rhénano-westphalien pour une Grande Allemagne nationale et socialiste. A la fin d’août 1926, Adolf Hitler le nomme Gauleiter de Berlin, ville dans laquelle il réussit à propager le national-socialisme. Le 20 mai 1928, Joseph Goebbelsest l’un des douze élus du NSDAP, parti nazi, au Reichstag. A la fin de l’année 1929, Hitler le nomme chef de la propagande du parti. Lorsque le Führer devient chancelier en janvier 1933, il crée un ministère de l’Information et de la Propagande, dont Joseph Goebbels prend la responsabilité le 14 mars.

Le nouveau ministre met en place le système, ensuite instauré dans les pays occupés, consistant à fermer les frontières à toutes les sources d’information étrangères et à mettre la main sur tous les organes d’information intérieure. La propagande est envisagée comme une véritable arme. Cette mainmise s’étend à la totalité de la vie intellectuelle et culturelle du pays : presse, édition, cinéma, théâtre et radio. C’est la nazification de la culture qui commence par un autodafé des livres contraires à la doctrine du parti.

En 1938, après l’assassinat de vom Rath à Paris, Joseph Goebbels organise la « nuit de cristal », l’incendie des synagogues et le pillage des magasins juifs. En France, à partir de 1940, le département de la Propagande allemande se charge de répandre les thèmes de la propagande nazie contre les Anglo-Saxons, les Soviétiques, les gaullistes, les Juifs, les francs-maçons, et de susciter des oeuvres inspirées de la culture allemande et de l’éthique hitlérienne. Dans son discours du 18 février 1943, Goebbels appelle à la « guerre totale ». Depuis 1941, Goebbels exige que Berlin devienne « Judenfrei ». Il est à l’origine de l’introduction de l’étoile jaune en Allemagne. Au mois d’août 1944, alors que le Reich rencontre de graves difficultés militaires, Joseph Goebbels tente de relever le moral des troupes en faisant connaître l’existence d’armes secrètes et imparables.

Dans son testament, Adolf Hitler le désigne comme chancelier. Mais avec sa femme, ils ne veulent pas survivre à leur Führer, qui s’est suicidé avec Eva Braun le 30 avril. Ils s’empoisonnent, avec leurs six enfants, le 1er mai 1945 à Berlin. Son journal, récupéré par les Soviétiques, représente une des sources nazies les plus importantes.

Rosenheim 1893 - Nuremberg 1946
GOERING Hermann
Homme politique nazi

Né en 1893 à Rosenheim, Hermann Goering est issu d’une famille de fonctionnaires prussiens. Envoyé à l’Ecole des cadets de Karlsruhe, Hermann Goering passe ensuite à l’école militaire de Gross Lichterfelde. Pendant la Première Guerre mondiale, il entre dans l’aviation et à l’issue du conflit il obtient le grade de capitaine.

En 1922, après avoir entendu Hitler lors d’une réunion nazie, l’officier entre au parti national-socialiste, NSDAP. Hitler lui confie la SA, section d’assaut. Pendant le putsch manqué de Munich, le 8 et 9 novembre 1923, Hermann Goering est blessé. Il doit s’enfuir pour échapper à l’arrestation. Il séjourne alors à Venise et en Suède.

En 1927, amnistié, il rentre en Allemagne et renoue aussitôt ses liens avec Adolf Hitler. Aux élections du 20 mai 1928, il est élu député au Reichstag. Chef du groupe parlementaire nazi, il se voit élire président du Reichstag en 1932, faisant ainsi de lui une des figures clés de l’Etat.

En janvier 1933, Hitler le nomme ministre de l’Intérieur de Prusse. Instigateur de l’incendie du Reichstag, le ministre de l’Intérieur peut ainsi se débarrasser des communistes en les accusant de ce crime. Il crée la Gestapo, les camps deconcentration et approuve d’avance les crimes commis par la police.

Après la campagne victorieuse de Pologne, en tant que ministre de l’Air, Hermann Goering prend une importante décision pour le sort de l’aviation allemande. Il fait arrêter les recherches de nouveaux types d’avions pour concentrer l’effort de l’industrie aéronautique allemande sur la production massive des types déjà existants.

Le 23 avril 1945, Hermann Goering demande la succession du Führer, selon le décret du 29 juin 1941. Hitler, conseillé par Bormann, s’y oppose et le fait arrêter par ses SS. Au tribunal militaire international de Nuremberg, Hermann Goering défend la politique nazie. Condamné à mort, il se suicide avant la date de son exécution.

Né en Lituanie russe en 1895 - Décédé à Paris en 1982
GOLDMANN Nahum
Dirigeant sioniste international

Nahum Goldmann est né en 1895 à Wisznewo, en Lituanie. Intellectuel sioniste allemand, collaborateur de l’Encyclopédie juive de Berlin avant 1933, délégué sioniste auprès de la Société des Nations et du gouvernement français entre 1935 et 1940, installé aux Etats-Unis de 1940 à 1964, puis en Israël, en Grande Bretagne et finalement à Paris de 1968 à sa mort. Fondateur du Congrès juif mondial avec Stephen Wise en 1936, il a été mêlé aux négociations internationales de la fin des années 1930 pour trouver des pays d’accueil aux réfugiés juifs et à la défense des droits des Juifs victimes de gouvernements antisémites.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a coordonné le travail du Congrès juif mondial en vue du sauvetage et de l’assistance humanitaire, négociant avec les gouvernements alliés et avec les neutres. Il fut également délégué de l’Agence juive pour la Palestine dans la capitale américaine.

Président du Congrès juif mondial à la mort de Stephen Wise en 1949, il négocie en 1951-1952 l’accord historique par lequel l’Allemagne fédérale s’engage à verser des réparations aux rescapés juifs ou à leurs ayant-droits, au gouvernement d’Israël ainsi qu’aux grandes organisations réunies lors de la « Conférence sur les revendications matérielles juives à l’égard de l’Allemagne » (Claims Conference). Président de l’Exécutif sioniste américain en 1948, puis de l’Organisation sioniste mondiale de 1956 à 1968, il a eu des contacts diplomatiques avec les gouvernements les plus divers, y compris avec ceux du monde arabe à propos du conflit israélo-arabe.